[Review] Superman Son of Kal-El (tome 2)

Après un lancement en fanfare, je poursuis les aventures du fils de Lois Lane et de Clark Kent alors que le nouveau Superman veut changer le monde.

Un résumé pour la route

Un droit chemin regroupe les épisodes 7 à 12 de Superman Son of Kal-El et Nightwing 89. Ils sont écrits par Tom Taylor (NightwingDCeased), dessiné par Cian Tormey (InjusticeLazarus Planet), Bruno Redondo (NightwingSuicide Squad Renégats) et Ruairi Coleman (KissMars Attack). Ces épisodes ont été publiés aux Etats-Unis chez DC Comics entre février et juin 2022, puis en France chez Urban Comics le 14 octobre 2022.

Prenant la suite de son père, Jon Kent affronte quotidiennement des menaces. De plus, l’ennemi juré de son père, Lex Luthor est allié avec son propre adversaire Henry Bendix, dictateur du Gamorra pour détruire la réputation grandissante de Kal-El.

On en dit quoi sur Comics have the power ?

Au départ, le remplacement du dessinateur John Timms par Cian Tormey au style moins dans l’air du temps m’a déçu. L’encrage très présent et des expressions figées m’ont rebuté. La colorisation ne différencie pas les matières. Cependant, dans la deuxième moitié du tome, il adopte un style différent avec des formes plus cartonny et un encrage plus fin. La colorisation est plus variée et chaude. Ce style plus personnel n’est pas forcément dans mes goûts mais il est plus agréable. Jon reste en revanche un personnage agréable et prometteur comme je l’avais perçu dans La Légion des super-héros. Dans la poursuite du premier tome, il refuse la violence mais pratique la bienveillance avec des ado manipulés et des créatures inconnues. A deux reprises, il découvre les limites de ses pouvoirs et leurs conséquences sur les civils. Forcé à l’inaction, Jon s’oppose à la décision d’une figure paternelle… comme le feraient de nombreux adolescents. Il est aidé par le nouvel Aquaman, Jackson Hyde, puis s’associe à Nightwing. Leur discussion sur la responsabilité et la succession est assez bien écrite. Par ces différents personnages, Tom Taylor dépasse la vision sombre et critique des super-héros. Ils ne sont pas des agents de l’ordre mais des individus portant des valeurs quitte à s’opposer aux institutions et aux règles diplomatiques. A l’opposé, Bendix propose à des investisseurs privés et étatiques de créer ses super-héros qui deviendraient les marionnettes des puissants. 

Si le scénariste ose par des informations sur les connaissances des grands-parents Kent, on retrouve des codes anciens de Superman : le retour de Krypto. L’action me semble davantage mise en avant : une créature gigantesque se dirige vers Metropolis. Cependant, ces habitudes sont mises au goût du jour. La créature a fui son habitant naturel en raison du réchauffement climatique. Les héros ne vont pas la tuer mais l’inciter à s’éloigner de la ville. À l’image de Lex Luthor, les criminels ne sortent pas au grand jour mais utilisent des intermédiaires se faisant passer pour des héros/héroïnes. Luthor et Bendix utilisent les médias pour diffuser des fake news contre Superman. Comme Trump, Lex Luthor compile des faits distinct afin de présenter Jon Kent comme une menace et utilise la vidéo pour appuyer son discours. Les civils craignent désormais Superman. J’ai pensé à J.J. Jameson avec Spider-Man. Comme dans Stormwatch, l’utilisation de satellites permet à Bendix de tout suivre à distance.

A mi-chemin du volume, j’ai l’impression que le soufflé est retombé. La lutte politique contre Bendix se résume à un combat contre un super-vilain sans aborder le problème de l’ingérence. La relation avec Jay Nakamura manque de tendresse et ce personnage est pour l’instant peu crédible. Encore étudiant, il arrive tout de même à coordonner une chaîne d’information alternative qui a les moyens de posséder un navire d’où elle émet. Étrangement, je trouve plus d’émotion dans l’épisode de Nightwing. En effet, le deuxième tome inclut un crossover. Pour ceux qui ne suivent que Superman Son of Kal-El, cette initiative permet d’éviter l’achat de Nightwing. Hélas, ayant déjà lu ces épisodes, j’ai été déçu même si ces pages sont très touchantes : l’amour de Clark pour son fils puis le sentiment fraternel naissant entre Dick et Jon. Il faut dire que le dessin de Bruno Redondo est plus expressif tout en évitant la caricature. On a deux effets en le lisant : les cases sont pleines de sens et très drôles par des clins d’œil. La mise en page sans esbrouffe est brillante. Cian Tormey souffre de cette comparaison. Tom Taylor multiplie les intervenants – plusieurs héros de la Justice League et des criminels majeurs – pour installer Jon Kent au cœur de l’univers partagé, mais il manque alors de place développer le personnage principal. Cependant, je retrouve l’intérêt dans la dernière partie du livre. Bloqués dans chalet, la famille Kent réfléchit à leurs évolutions. Jonathan Kent nous explique dans quelles conditions son petit-fils a appris la nécessité de se contrôler.

Alors, convaincus ?

Dans ce deuxième tome, le récit file toujours aussi vite. L’action est prenante mais je vois parfois les limites. Le dessin est agréable mais il n’arrive pas à transmettre l’émotion. Il n’a pas la folie visuelle et l’humanité de Nightwing. Pour autant, l’ensemble reste très agréable et j’ai acheté la suite pour avoir la conclusion de ces aventures.

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