[Interview] Rafa Sandoval, le Superman espagnol

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Profitant de sa venue au Paris Fan Festival, j’ai pu rencontrer le dessinateur Rafa Sandoval dont la gentillesse et la passion m’ont marqué. Je vous laisse le découvrir dans l’interview.

Vous êtes né à Grenade et votre passion pour les comics a commencé à un moment original.

Je devais être hospitalisé pour une période qui me semblait longue à l’époque. Pour passer le temps, ma mère m’a apporté un épisode des Teen Titans. En le regardant, j’ai senti une connexion si particulière qu’une fois sorti de l’hôpital, j’ai commencé à acheter de nombreux comics car je rentrais dans un autre univers par ces pages comme le fait un enfant aujourd’hui avec une PlayStation ou un jeu vidéo. Plusieurs années ensuite, j’ai voulu modifier la fin d’un comics en faisant intervenir un personnage d’un autre univers partagé. J’ai alors commencé à dessiner les idées que j’avais dans la tête. J’ai appris à représenter les combats. J’avais également besoin de lire davantage de comics et ce manque de lecture a stimulé ma créativité. 

Vous commencez des études à Barcelone.

J’ai commencé les beaux-arts, mais je n’ai pas aimé. On découvrait de multiples artistes et de nombreux domaines (la sculpture, la peinture, l’illustration…) mais, dès cette époque je voulais faire de la bande dessinée. Je cherchais me spécialiser. Étudier ces différentes formes d’art signifiait perdre mon temps et aller contre mon destin. Il existait des écoles de comics mais je vivais dans une petite ville éloignée des métropoles que je ne voulais pas quitter. J’ai donc appris seul. À un moment, j’ai contacté les studios Disney de Barcelone en envoyant mon sketchbook.J’y suis resté environ un an et demi et j’ai réalisé les design de personnages de dessins animés et de bd pour les ayants-droits espagnols de Disney. Mon style étant souple, je l’ai modifié pour correspondre à celui des cartoons. J’ai réalisé ensuite un projet dans un style totalement différent mais qui n’a jamais été publié.

A partir de 2007, vous démarrez sur le marché américain.

J’avais de bonnes relations avec un Américain qui avait des contacts avec des éditeurs de son pays. Je lui ai donné des pages à montrer à Marvel et DC. Deux semaines plus tard, un éditeur de Marvel me confie une série mais, en même temps, un responsable de DC me propose un test. En plus, ces heureuses nouvelles arrivent au moment de la naissance de ma première fille. Ces propositions pouvant ne jamais se reproduire, j’ai donc choisi de réaliser les deux projets en parallèle. J’ai commencé par Marvel en dessinant vingt-deux pages d’Iron Man en dix jours. En recevant mes pages, l’éditeur était impressionné : il n’avait jamais vu un artiste finir en un temps si court. Il m’a alors proposé de dessiner n’importe quelle série. C’était un rêve d’enfance ! J’avais du mal à réaliser mais j’ai tout de même fait l’épisode pour DC et en neuf jours ! DC Comics était également prêt à m’engager. J’ai finalement décidé de commencer chez Marvel. 

Depuis 2012, vous êtes chez DC.

Je suis ravi d’être chez eux. DC est une maison d’édition plus familiale qui prend soin de ses artistes.

Lors d’une interview en 2013, vous rêviez de dessiner Superman ce que vous faites actuellement.

Superman est mon personnage préféré de DC Comics. Pour de nombreuses personnes, il apparaît ennuyeux, mais dessiner sa série est un challenge motivant. Avec un être si puissant, il faut trouver des vilains originaux et donc des moyens différents d’illustrer sa puissance. Je viens de finir le dernier épisode d’House of Brainiac dans Action Comics et Superman. J’espère continuer à dessiner dans cet univers mais je n’ai pas de nouvelles. Des scénaristes m’ont fait plusieurs propositions de travailler en creator owned mais je n’ai jamais le temps. Je pense que je le ferais un jour.

Pour terminer, je souhaite remercier les équipes du Paris Fan Festival qui ont permis cet échange.

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