[Review] Secret Identities

Contrairement à d’autres qui se sont détournés du genre super-héroïque, ce type de comics reste cher à mon cœur puisque mes premières amours sont les X-Men de Claremont et Byrne. C’est pourquoi, je trouve toujours plaisir à voir éclore de nouveaux groupes de héros comme les Formidables de Chris Malgrain entre autres.

Secret Identities jouant sur ce registre en mettant en scène une équipe de super-héros, The Front Line, m’a donné envie de plonger dans l’aventure et de découvrir cette bande de drôles d’individus dotés de super-pouvoirs et de caractères bien trempés.

Un résumé pour la route

identitiesSecret Identities est une série co-scénarisée par Brian Joines et Jay Faerber et dessinée par l’artiste grec Ilias Kyriazis publiée aux Etats-Unis chez Image Comics. En France, Secret Identities est publié chez Glénat comics en 2016.

La Ligne de Front (The Front Line) est une équipe de héros internationale basée au Canada. Elle se compose de Luminary, la fille du président des Etats-Unis, qui doit son pouvoir à des entités extra-terrestres, Vésuve, un homme-volcan, ancien centurion des Légions romaines, l’Ermite, un homme araignée masqué, Rundown, un as de la course, Helot, un guerrier spartiate semi-robotisé, Gaijin, extra-terrestre recueillie par une famille de yakuzas japonais et de Punchline, une jeune femme déjantée et d’une force herculéenne.

L’histoire démarre alors que la Ligne de Front est aux prises avec une menace démoniaque en plein cœur de Toronto. Alors que l’équipe est en difficulté, un personnage venu de nulle part, Crosswind, vient leur prêter main forte. La Ligne de Front décide alors d’intégrer Crosswind à l’équipe mais ce dernier est en fait chargé d’infiltrer les super-héros dans un but obscur.

On en dit quoi sur Comics have the Power ?

Secret Identities est une variation sur le genre super-héroïque, on ne sera donc pas surpris de retrouver ce qui fait la force de ce type de récit : une composition d’équipe hétéroclite mêlant des caractères forts et différents, des leaders affirmés, des personnages timides et mal dans leur peau, des individus sûrs d’eux et égocentriques alors que d’autres sont secrets ou jouent double-jeu. Les scénaristes prennent le temps, entre deux scènes d’action, de présenter les origines de certains personnages dont on comprend que la plupart d’entre eux ont vécu un traumatisme ou un déracinement.

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L’intérêt du titre réside aussi dans la part de mystère que chacun des héros véhicule. Ils font certes partie d’un tout mais ils ont tous plus ou moins quelque chose à cacher aux autres pour de bonnes ou mauvaises raisons. Ils se font confiance dans le feu de l’action pour se protéger les uns les autres et mener une action commune mais leur vie reste leur secret sauf pour la leader du groupe, Luminary, dont la vie est publique et qui est, en plus, la fille du président des Etats-Unis. Comme dans tous les groupes super-héroïques, certains sont des loosers dans la vie réelle : Punchline est, par exemple, une comédienne ratée qui tente de percer dans le one-woman show humoristique.

La note de suspense est apportée par l’introduction d’un traître dans une équipe où le silence est la règle. Comment Crosswind peut-il soutirer des informations à un groupe qui ne se connait pas lui-même. La personnalité de cet anti-héros reste elle aussi fort mystérieuse, ses motivations et celles de son énigmatique commanditaires ne sont révélées qu’en fin de volume.

identities_2Sur le plan graphique, Ilias Kyriazis montre un style dynamique collant parfaitement au genre super-héroïque, il alterne les planches de composition classique avec des mises en page recherchées, soulignant le mouvement parfois tourbillonnant lors des scènes de baston. Kyriazis soigne les décors urbains et les arrière-plans et l’encrage met en valeur son trait de belle manière.

S’il fallait trouver un défaut à Secret Identities, ce serait le rythme effréné de l’histoire qui ne permet pas de développer autant les personnages et leurs relations qu’il le faudrait. Le lecteur reste un peu sur sa faim alors qu’il apprend assez vite à aimer les membres de la Ligne de Front qui forme un cocktail d’individualités attachantes, agaçantes ou inquiétantes. Le format court en un volume est fatalement frustrant car il faut aller vite au détriment de la profondeur du sujet.

Alors, convaincus ?

Ceux qui souhaiteraient lire un comic-book innovant devront passer leur chemin mais les lecteurs curieux, qui voudraient passer un bon moment aux côtés d’une équipe de super-héros plutôt bien construite pourront se laisser séduire par cette histoire en un seul tome, au dessin et à la construction plutôt soignés. On aurait voulu en voir un peu plus et on aimerait pouvoir lire une suite afin de voir ce que les scénaristes pourraient faire avec davantage de temps.

Secret Identities est un bon petit titre, à lire entre deux lectures plus indé, qui permet de se rendre compte que le genre super-héroïque est bien vivant.

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. OmacSpyder dit :

    Merci pour cette revue de ce titre qui me tentait bien. Même si ton accord demeure mitigé, l’ensemble a l’air de valoir la lecture. Une bonne lecture super-héroïque qui se tient dans la construction, ça peut faire passer un bon moment.

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    1. darkphoenix73 dit :

      Avec plaisir, sincèrement, c’est un ouvrage sympa qui permet de revisiter la question avec de très bons moments, j’aurais juste aimé une suite…qui sait 🙂

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    2. OmacSpyder dit :

      Oui, une suite ça fait envie dans un cas comme celui-ci.
      D’ailleurs, le fond de cette série n’est-il pas de rappeler, qu’au fond, tout le monde a une identité secrète..?
      En relisant ton billet, ça me paraît évider maintenant…

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