Rien de tel pour démarrer un blog que d’évoquer un nouvel éditeur et son travail. Nous allons donc parler ici de The Valiant, sorti chez Bliss Comics en avril. Comme tout le monde le sait, Bliss Comics a pris le relais de Panini et est désormais l’éditeur attitré des comics Valiant.
Le premier ouvrage sorti chez Bliss est donc The Valiant, un choix plutôt judicieux puisque ce titre regroupe de nombreuses figures apparaissant dans les différentes publications Valiant et permet une présentation générale de cet univers particulier.Les familiers de Valiant n’apprendront peut-être pas grand chose, mais pour ceux qui, comme moi, connaissaient très peu les personnages, The Valiant est une bonne porte d’entrée et une porte d’entrée à 10 € (prix de lancement), ça ne se refuse pas.
Un résumé pour la route :
The Valiant est scénarisé par Jeff Lemire et Matt Kindt et dessiné par Paolo et Joe Rivera. Le titre est sorti chez Bliss Comics en avril 2016.
Gilad Anni-Padda est un guerrier éternel chargé de protéger les Géomanciens, membres d’un ordre mystique qui doit veiller sur le bon équilibre de la Planète. Les choses ne sont pourtant pas si faciles car lorsqu’un géomancien s’éveille, l’Ennemi immortel vient le traquer et le détruire. Gilad Anni-Padda semble être un bien piètre défenseur : à chaque rencontre avec l’Ennemi immortel, il perd le combat et le géomancien est exterminé. La nouvelle géomancienne de notre époque est une jeune femme, Kay. Gilad, aidé des héros de l’univers Valiant pourra-t-il la sauver ?
Et on en dit quoi sur Comics have the Power ?
Dès les premières pages, le scénario prend le lecteur à rebrousse-poil : Gilad est un perdant, un looser qui se fait rétamer à chaque siècle par l’Ennemi Immortel et les pauvres Géomanciens ne font pas long feu. Le point de vue est plutôt original de présenter un héros qui ne parvient à rien et, qui plus est, met des siècles à apprendre de ses erreurs puisqu’il est vaincu de la même façon très régulièrement.
Ok, je l’avoue, mon petit côté sadique aime quand les héros se font un peu malmener et là, je suis servie. Toutefois, lorsqu’apparaît la jeune géomancienne du XXIe siècle, fragile, attachante, on a plutôt envie qu’elle s’en sorte et on se dit qu’avec Gilad comme protecteur, il vaut mieux qu’elle fasse ses prières de suite.
C’est à ce moment que Jeff Lemire et Matt Kindt sortent la grosse artillerie en incluant une bonne partie des héros de l’univers Valiant. Des héros vraiment ? La plupart sont quand même des individus très ambigus, à l’image de Bloodshot, une machine à tuer dont nous reparlerons dans une prochaine review ou d’Armstrong, un type lourdaud en apparence, porté sur la bouteille. Cette union improbable de figures hétéroclites intrigue : une machine à tuer, un alcoolique, un ninja ou un guerrier wisigoth doté d’une armure extra-terrestre et ce surprenant aréopage fonctionne à merveille. On a tout de suite envie de connaître davantage chacun d’entre eux avec une mention spéciale pour Bloodshot, le gros dur au cœur tendre qui me rappelle le Wolverine (Serval pour les vieux lecteurs français comme moi) des débuts.

Graphiquement, Paolo Rivera (épaulé par son père Joe pour une partie de l’encrage) fait vraiment du beau travail. Les planches qui évoquent les différentes époques des combats entre Gilad et l’Ennemi immortel sont d’une grande beauté, en particulier la double page qui montre Pompéi en arrière-plan et Gilad habillé en guerrier médiéval accablé par ses échecs. La colorisation est efficace, offrant une ambiance sombre donnant ainsi un aperçu du drame millénaire qui se joue. Vraiment, le trait de Paolo Rivera est juste et chaque page est là pour vous en convaincre.
Alors ? Convaincus ?

Ce récit renverse les bases établies en mettant les héros en échec et nous donne à voir une représentation graphique intéressante de l’Ennemi Immortel, somme des peurs humaines. Si ces ficelles d’écriture ne sont pas forcément neuves, elles sont bien amenées, avec une dose d’humour et de tendresse qui nous donne envie d’explorer davantage cet univers Valiant méconnu. Visuellement, tout fonctionne parfaitement également. On peut éventuellement regretter un rythme de récit un peu rapide mais il faut tout dire en un volume et ce n’est pas facile. Enfin, quelques scories orthographiques parsèment le volume mais on pardonne vite à Bliss Comics qui offre par contre un volume de belle tenue avec des bonus comme les commentaires de Paolo Rivera sur certaines planches et des variant covers.
Bon, je file lire Bloodshot reborn et je vous en reparle !
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